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Les yeux des deux jeunes gens se fixèrent sur la ligne indiquée par le marin, et, sur la ligne d’un bleu foncé qui séparait à l’horizon le ciel de la Méditerranée, ils aperçurent une voile blanche, grande comme l’aile d’un goéland.
« Parti ! s’écria Morrel ; parti ! Adieu, mon ami, mon père !
– Partie ! murmura Valentine. Adieu, mon amie ! adieu, ma sœur !
– Qui sait si nous les reverrons jamais ? fit Morrel en essuyant une larme.
– Mon ami, dit Valentine, le comte ne vient-il pas de nous dire que l’humaine sagesse était tout entière dans ces deux mots :« Attendre et espérer ! »(Extrait de la Partie VI.)
« – Et maintenant, messieurs, dit d’Artagnan sans se donner la peine d’expliquer sa conduite à Porthos, tous pour un, un pour tous, c’est notre devise, n’est-ce pas ?
– Cependant... dit Porthos.
– Étends la main et jure ! s’écrièrent à la fois Athos et Aramis.
Vaincu par l’exemple, maugréant tout bas, Porthos étendit la main, et les quatre amis répétèrent d’une seule voix la formule dictée par d’Artagnan :
« Tous pour un, un pour tous. »
(Extrait du chapitre 9.)
1815. Louis XVIII rétabli sur le trône se heurte à une opposition dont l'Empereur, relégué à l'île d'Elbe, songe déjà à profiter. Dans Marseille livrée à la discorde civile, le moment est propice aux règlements de comptes politiques ou privés. C'est ainsi que le marin Edmond Dantès, à la veille de son mariage, se retrouve, sans savoir pourquoi, arrêté et conduit au château d'If... Paru en 1844-1846, Le Comte de Monte-Cristo connut un succès qui ne s'est pas démenti, ce qui en fait une des oeuvres les plus populaires de la littérature mondiale. L'abbé Faria, l'évasion inouïe, le trésor grâce auquel les bons seront récompensés et les traîtres punis le fabuleux destin d'Edmond Dantès possède la simplicité et la force des grands mythes. Conteur éblouissant, aussi à l'aise dans l'action que dans le dialogue, Dumas nous entraîne sans nous laisser reprendre souffle du cabinet de Louis XVIII à la Méditerranée des contrebandiers, des îles toscanes aux catacombes de Rome, puis aux salons parisiens où le mystérieux comte de Monte-Cristo se dispose à accomplir sa vengeance...
Dumas séduit, fascine, intéresse, amuse, enseigne.
Victor Hugo.
Tout le monde connaît la verve prodigieuse de M. Dumas, son entrain facile, son bonheur de mise en scène, son dialogue spirituel et toujours en mouvement, ce récit léger qui court sans cesse et qui sait enlever l’obstacle et l’espace sans jamais faiblir. Il couvre d’immenses toiles sans jamais fatiguer ni son pinceau, ni son lecteur.
Sainte-Beuve.
Les Trois Mousquetaires... notre seule épopée depuis le Moyen Âge.
Roger Nimier.
Les Trois Mousquetaires forment le plus divertissant des romans d’aventures. Leurs personnages, Athos, Porthos, Aramis et d’Artagnan, sont sortis des bibliothèques pour descendre dans la rue. Ils ont enseigné l’insolence et l’amitié à beaucoup de jeunes Français qui ont aussi découvert les fatalités de l’amour en rêvant aux belles épaules de Milady et à ses regards de perdition.
Kléber Haedens.
Plus tard je compris cette admiration et cet Žtonnement, car mÕŽtant mis aussi ˆ examiner, je reconnus aisŽment que jÕŽtais dans lÕappartement dÕune femme entretenue. Or, sÕil y a une chose que les femmes du monde dŽsirent voir, et il y avait lˆ des femmes du monde, cÕest lÕintŽrieur de ces femmes, dont les Žquipages Žclaboussent chaque jour le leur, qui ont, comme elles et ˆ c™tŽ eÕelles, leur loge ˆ lÕOpŽra et aux Italiens, et qui Žtalent, ˆ Paris, lÕinsolente opulence de leur beautŽ, de leurs bijoux et de leurs scandales.
Celle chez qui me trouvais Žtait morte: les femmes les plus vertueuses pouvait donc pŽnŽtrer jusque dans sa chambre. La mort avait purifiŽ lÕair de ce cloaque splendide, et dÕailleurs elles avaient pour excuse, sÕil en Žtait besoin, quÕelles venaient ˆ une vente san savoir chez qui elles venaient. Elles avaient lu des affiches, elles voulaient visiter ce que ces affiches promettaient et faire leur choix ˆ lÕavance; rien de plus simple; ce quene les emp�chait pas de chercher, au milieu de toutes ces merveilles, les traces de cette vie de courtisane dont on leur avait fait, sans doute, de si Žtranges rŽcits.
Malheuresement les myst�res Žtaient morts avec la dŽesse, et, malgrŽ toute leur bonne volontŽ, ces dames ne surprirent que ce qui Žtait ˆ vendre depuis le dŽc�s, et rien de ce qui se vendait du vivant de la locataire.
Du reste, il y avait de quoi faire des emplettes. Le mobilier Žtait superbe. Meubles de bois de rose et de Boule, vases de S�vres et de Chine, statuettes de Saxe, satin, velours et dentelle, rien nÕy manquait.
Je me promenai dans lÕappartement et je suivis les nobles curieuses qui mÕy avaient prŽcŽdŽ. Elles entr�rent dans une chambre tendue dŽtoffe perse, et jÕallais y entrer aussi, quand elles en sortirent presque aussit™t en souriant et comme si elles eussent eu honte de cette nouvelle curiositŽ. Je nÕen dŽsirai que plus vivement pŽnŽtrer dans cette chambre. CÕŽtait le cabinet de toilette, rev�tu de ses plus minutieux dŽtails, dans lesquels paraissait sÕ�tre dŽveloppŽe au plus haut point la prodigalitŽ de la morte.
« Mais ce qui montrait encore mieux que tout cela que la simarre rouge n’était point celle du vieux cardinal, c’était cet isolement qui semblait, comme nous l’avons dit, plutôt celui d’un fantôme que celui d’un vivant ; c’étaient ces corridors vides de courtisans, ces cours pleines de gardes ; c’était le sentiment railleur qui montait de la rue et qui pénétrait à travers les vitres de cette chambre ébranlée par le souffle de toute une ville liguée contre le ministre ; c’étaient enfin des bruits lointains et sans cesse renouvelés de coups de feu, tirés heureusement sans but et sans résultat, mais seulement pour faire voir aux gardes, aux Suisses, aux mousquetaires et aux soldats qui environnaient le Palais-Royal, car le Palais-Cardinal lui-même avait changé de nom, que le peuple aussi avait des armes.Ce fantôme de Richelieu, c’était Mazarin. » (Extrait du chapitre 1.)
Au mois de mai 1660, le vicomte de Bragelonne arrive au château de Blois, porteur d’une lettre annonçant à Monsieur, le frère de Louis XIII, l’arrivée de Louis XIV et de la cour. La nuit suivante, un homme se présente au monarque : c’est le roi d’Angleterre Charles II, dépouillé de son royaume, qui vient demander au roi de France de l’argent ou des hommes afin de reconquérir sa couronne. Mazarin refuse. Sur le chemin du retour, Charles II rend visite à Athos qui lui propose son aide... Publié de 1847 à 1850, Le Vicomte de Bragelonne achève la trilogie ouverte par Les Trois Mousquetaires et poursuivie avec Vingt ans après. Mais ce troisième volet est placé sous le signe du désenchantement et de la mélancolie : les repères dont disposaient les mousquetaires pour régler leur action vacillent dans un monde qui a changé.
Aramis tente l’impossible, l’invraisemblable, et il est sur le point de réussir, dans une entreprise qui bouleverserait le cours de l’Histoire, mais celle-ci reprend ses droits... Il n’y a plus de place pour des surhommes dans la France de Louis XIV. Jamais ils ne sont si grands qu’au moment de quitter ce monde qui est devenu le cimetière de leurs illusions perdues. À chacun des trois, Athos, Porthos et d’Artagnan, est accordée la fin qui lui convient, en forme d’accomplissement, voire d’apothéose. Mais si Dumas s’est résigné à les laisser périr, les lecteurs, eux, s’y refusent. Et ils refusent de les dissocier. Toujours jeunes, gais, hardis, généreux, les quatre inséparables poursuivent leur tour du monde triomphal, dotés de l’immortalité que confère la littérature.
Edition de Simone Bertière.
Été 1661. À Fontainebleau, autour du jeune Louis XIV et de sa belle-soeur Henriette d’Angleterre, la cour vole de fêtes en fêtes et d’amours en amours. Mais les mousquetaires ont perdu la maîtrise des opérations. D’Artagnan assiste en spectateur impuissant à la défaite de Bragelonne et à celle du surintendant Fouquet. C’est alors que l’action rebondit, à l’initiative d’Aramis, plus pétri que jamais d’ambition et de secrets. Que manigance-t-il à la Bastille, autour d’un étrange prisonnier sans nom ? Dans quelle mystérieuse entreprise entraînet- il le naïf Porthos ? D’Artagnan s’interroge, le lecteur aussi. Tous les éléments sont en place pour une cascade de coups de théâtre dont le tome III fournira la clef.