22h22 - on a cramé le monde

Lucas Kozak

nóv. 2020 · Lucas Kozak

Um þessa rafbók

Sur les routes, le soleil levant, à saisir la vie, à frôler la mort. Puis l'heure des responsabilités, à ne déceler que des mensonges, les nuages grondent, avant que la nuit demeure. Au pied du mur, les cœurs chavirent, les pensées s'agitent. Mais pour qui ? Même nos rêves s'évaporent entre les tours de métal, à vouloir rejoindre l'espace quand les oiseaux chutent.

"22h22 - on a cramé le monde", recense mes pensées et photographies quotidiennes d'un monde que je ressens en perdition, d'une société surcapitalisée, où nous sommes conditionnés, en oubliant l'essentiel : être soi même.

À l'heure du réchauffement climatique, de l'éveil des âmes et des bouleversements sanitaires, c'est un instantané de mes spectres qui me hantent depuis quelques mois.

Um höfundinn

Depuis 1993, Lucas Kozak est rythmé par les bruits de moteurs, la musique d'un poste d'autoradio, les pixels d'un écran. Il imagine les ombres inquiétantes de la campagne se mouvoir. Elles le suivent jusqu'à la découverte des lignes froides et de l’atmosphère spécifique du paysage urbain. Il commence alors à isoler la ville dans des cadres. Jouant avec le hors champ pour que le spectateur laisse libre cours à son imagination et dessine un avant-après. Ses photographies sont comme des décors où émerge l’inhabituel. Le cadrage comme source de tension, la ville comme catalyseur d’une violence imaginée, son sens de l’inquiétante étrangeté. En dehors du réel, il erre dans des représentations virtuelles de paysages urbains qu'il exploite comme un terrain de jeu, à la recherche de zones semblants égarées ou suspendues. Sa façon de mettre pause sur un monde qui ne souhaite pas ralentir.