Paul, la trentaine désinvolte, est face à sa femme Vivien. Elle vient de le licencier de sa propre entreprise et pourtant Paul ne se révolte pas. Comme si cet événement était l’aboutissement d’un long processus qui lui avait échappé. Paul se remémore alors son enfance, partagée entre l’insouciance d’un père inventeur, capricieux et séducteur, têtu et attendrissant et la rigueur morale de sa mère, ennemie du gaspillage, anticipant toujours le malheur de peur d’être surprise par lui. De cette époque, Paul a gardé l’impression que, dans la vie, tout n’est que dérision, fausse moustache et vanité. Jusqu’au jour où sa mère meurt dans un accident de voiture alors même que la dernière invention de son père connaît enfin le succès. Alors que son père sombre dans la dépression, Paul part, en laissant tout derrière lui... avec la sensation qu’il doit enfin exister par lui-même... Dans cette relecture d’une grande fluidité, Christian Durieux insuffle aux personnages une dose de folie douce propre à l’univers de Jean-Paul Dubois, avec un dessin élégant, joyeux et mélancolique. Un récit follement romanesque qui suit les détours de l’existence de Paul, trentenaire à la dérive qui va devoir prendre des risques suite à un séisme personnel.