L’intérêt manifesté par la Grande-Bretagne à l’égard du territoire irakien remonte bien avant la première Guerre Mondiale. Sa position géographique, le croisement et la proximité de ses frontières avec la partie Sud du territoire iranien, les différentes principautés et émirats arabes situés sur la rive occidentale du Golfe, faisaient de l’Irak un objet de convoitise pour les Anglais. Ajoutons les richesses pétrolières que recèle le sous-sol de ces régions. Déjà au XIXe siècle le « marchand anglais » est devenu un résident politique. Il revendique des avantages et même une certaine forme de protectorat non déclaré. A cet égard, Lord Curzon indique : « Les relations entre la Grande-Bretagne et le Golfe sont passées des livres de comptes des marchands aux valises diplomatiques des hommes politiques ». De plus, il déclare en 1911 devant le Conseil des Lords : « qu’on a tout à fait tort de croire que les intérêts politiques de la Grande- Bretagne s’arrêtent au Golfe ou à Bassorah, ils s’étendent jusqu’à Bagdad elle-même ».