Il est coutume de présenter le contrat social comme un mécanisme de création de la société reposant sur le dialogue, la négociation et la communication. De par sa structure même, il serait porté par la connaissance et la reconnaissance des interlocuteurs. En s'appuyant sur Hobbes et Rousseau, l'auteur montre que paradoxalement, il repose sur une méconnaissance première, les tenant à distance les uns des autres. Ainsi, loin de la transparence, le contrat nous révèle l'essence de la politique : elle ne se joue que dans l'ombre, la solitude et l'opacité.