Vous souhaitez découvrir les Murs à Pêches de Montreuil (*), connaître la mémoire passée et actuelle de ce site patrimonial d’exception, méconnu de la Seine Saint Denis ?

L’application Murama vous propose un parcours d’expositions photo en Réalité Augmentée conçu par Lolita Bourdet, fruit de son immersion pendant quatre années à bord de sa Caravana Obscura, une caravane transformée en appareil photo argentique géant équipée d’un laboratoire de développement.

Ces expositions rassemblent les portraits nés des rencontres de l’artiste et les archives et contributions qu’elle a collecté afin de rendre visible la multiplicité des communautés qui participent à l’identité du lieu. Accompagné dans cette aventure par l’association Les Cousines, le projet est lauréat de l’AMI Mondes Nouveaux.

Partez à la découverte des différents contenus multimédias que l’artiste a réparti à travers 10 lieux des Murs à Pêches, chacun signalé à son entrée par une plaque en céramique bleue à scanner depuis l’application Murama.

L’application vous offre alors deux possibilités de visite :

1/ Sur place en mode immersif : Scanner le dessin présent sur la plaque en céramique bleue située à l’entrée du lieu d’exposition. Une fois le dessin reconnu, l’expérience débute : une bande sonore se déclenche et un fil d’Ariane apparait dans l’espace de votre caméra pour vous guider vers les premiers contenus en Réalité Augmenté. La visite se termine lorsque vous avez visionné tous les contenus. Le fil d’Ariane disparaît et une notification vous propose de vous diriger vers l’exposition suivante.

2/ Sur place ou à distance en mode consultation : un menu vous propose d’accéder aux différents éléments du projet : présentation de Murama avec carte du site et catalogue de chaque exposition, présentation de la Caravana Obscura avec possibilité d’inscription à un atelier photo, présentations de l’artiste Lolita Bourdet, de l’association Les Cousines et du dispositif Mondes Nouveaux.

En entremêlant technologies ancestrales et innovantes, Lolita Bourdet interroge ici les enjeux d’immatérialité et de formatage de la photographie contemporaine, jouant sur l’aspect anachronique des images. En orientant la perception des visiteur·ses vers une grammaire du visible et de l’invisible, se créent des espaces de jonctions qui abordent avec sensibilité le paradoxe des mutations, de la préservation du patrimoine et de la mémoire des habitant·es.

(*) Situés à l’Est de Paris, les Murs à Pêches de Montreuil forment un labyrinthe de murs en gypse orientés Nord-Sud sur lesquels des arbres fruitiers étaient taillés en espaliers. Restituant la chaleur du soleil la nuit, les murs permettent de produire des variétés de fruits habituellement réservées aux climats doux du sud de la France. Au 17e siècle, le site occupe 320 hectares et produit annuellement 17 millions de fruits. Alors que la pêche de Montreuil obtient une renommée mondiale, l'activité cesse progressivement au cours de l'ère industrielle, laissant de nombreuses parcelles à l’abandon, polluées par les usines avoisinantes ou détruites au profit d’aménagements urbains.

Au cours des années 80, les communautés tsiganes de Montreuil trouvent refuge dans les parcelles encore vacantes et des associations de riverains militent afin de faire classer le site. Sur les 35 hectares restants, 8,5 hectares sont désormais protégés. De nombreux collectifs s’implantent dans des dynamiques solidaires, notamment autour de la permaculture et du réemploi. Limitrophe de la cité du Bel-Air, elles forment aujourd’hui un laboratoire à ciel ouvert d’expériences écologiques, culturelles et sociales, mais sont aussi actuellement en proie à des projets de développement qui inquiètent ses occupant·es, signe annonciateur d’une inéluctable gentrification.

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