La méthode Ka vise à outiller l’entrepreneur ethnique et l’entrepreneur de l’économie informelle pour mieux lutter, à défaut de juste s’en sortir, dans une économie mondialisée. Elle puise son essence dans les formes d’expression traditionnelles reliée à l’animisme. Les acteurs économiques peuvent ainsi s’inspirer de leur propre spiritualité pour élaborer des stratégies, tactiques et actions pour diriger leur entreprise. La méthode offre une alternative aux écueils dus à la difficulté d’assi milation des notions économiques issus des modèles de pensée éloignés des réalités culturelles qui leur sont propres. Dans un article paru sur www.afriqueexpansion.com, Vitraulle Mboungou rappelle que l’Afrique regorge de nombreux emplois informels. Dans la première décennie des années 2000, ce secteur fournissait 72% des emplois en Afrique subsaharienne et il était à l’origine de plus de 93% des nouveaux emplois créés, comparativement aux per formances du secteur formel qui n’emploie que près de 10% des actifs sur le continent. Beaucoup d’Africains vivent effectivement de cette économie parallèle qui est surtout répandue parmi les classes les plus pauvres (travailleurs précaires ou professionnels en attentes d’un emploi), dans des secteurs comme la pêche, le petit commerce, l’artisanat, etc. Il s’agit très souvent de métiers de survie. Aujourd’hui, beaucoup d’États africains soutenus par l’Union africaine, cherchent à intégrer ces travailleurs dans l’économie formelle avec comme objectif de leur permettre, entre autres, de bénéficier des avantages de la protection sociale et d’en faire des supports de croissance et de développement économique et social à l’échelle du continent. Le but traditionnel et unidimensionnel d’une entreprise dans l’économie de marché classique est de maximiser son profit et créer de la valeur. Une nouvelle approche peut être de considérer chaque entreprise et micro-entreprise comme une entité humaine dont le but ultime est l’accomplissement à travers les activités qu’elles ont choisi de pratiquer et dont découlent les exercices financiers et comptables évalués par les investisseurs responsables. Ceci implique l’atteinte d’objectifs multidimensionnels économiques, éthiques, sociaux, environnementaux voire même spirituels. De telles entreprises naissent comme l’humain avec un rêve, un destin ou une vision dont la mission par la suite est de prendre en compte tous les aspects du développement futur de l’activité initiée. Ce modèle est particulièrement adapté au entrepreneuriat ethnique et à l’économie informelle qui mettent en jeux des entreprises individuelles mais il peut également servir d’alternative ou d’adaptation au modèle d’entreprise s’engageant dans la responsabilité sociale et environnementale.
Arnaud Segla fait la promotion de l'alternative informelle et de l'identité ethnique en matière de performance socioéconomique inter et intra communautés.
Dirigeant d’une firme de consultation et d’un Think Tank depuis 2009 il bâtit une expertise en projets d’entrepreneuriat ethnique pour l’autonomisation économique des communautés à travers diverses expériences en gestion de projets et ingénierie d’affaires visant à contribuer à la définition de solutions alternatives informelles en matière de développement économique et durable au Canada et en Afrique.