Craquer pour le frère du tueur ? Impossible…
Isée fait partie des Sept : une poignée d’étudiants qui a réchappé à une tuerie de masse sur le campus de Fayetteville.
Ce jour-là, Joaquim Matlin a fait treize victimes en plus de se donner la mort, laissant derrière lui une mère fragile et un frère absent.
Mais aujourd’hui, Knox revient après deux ans d'exil, et il est prêt à semer le trouble au sein de cette communauté qu'il juge responsable du geste assassin de son frère.
Isée se voit contrainte de mettre sa reconstruction sur pause quand Knox débarque à la commémoration du drame, armé de son sourire arrogant.
À partir de là, elle se jure qu’il va devenir son pire ennemi. Mais Knox va se battre, envers et contre tout, pour retenir le cœur de celle dont il ne devait pas tomber amoureux…
***
Mon pouls s’envole si fort qu’un vertige me saisit. Je mets une poignée de secondes avant de comprendre le signal d’alerte que mon cerveau m’envoie. Il me hurle de me dégager de son emprise, de mettre une foutue distance de sécurité avec ce gars, ce… ce nuisible insupportable et sans aucune fichue gêne ! Cette même foutue distance que je sais vitale si je ne veux pas me faire engloutir par les flammes d’angoisse, lesquelles embrasent déjà furieusement chaque centimètre de ma peau.
– Qu’est-ce qui ne tourne pas rond chez toi ? m’étranglé-je en m’écartant vivement.
J’ôte mon casque et mes lunettes, le teint vraisemblablement livide. L’air grave de Knox mue lentement, il me toise, un sourire conspirateur ourlant ses lèvres.
– Tout tourne comme il faut chez moi.
– Permets-moi d’en douter, grincé-je. Tu n’as aucun droit de me toucher !
Alors que ses traits étaient jusqu’alors façonnés d’une exaspérante suffisance, Knox opère un revirement express et s’obscurcit sous mes yeux exorbités. D’un pas franc, il revient vers moi, et l’atmosphère, déjà saturée d’électricité, crépite davantage. Je bats en retraite, poussée par les éclairs qui déchirent à présent ses prunelles. Acculée contre le mur, je bloque ma respiration quand la sienne claque contre ma bouche. Sa proximité est telle qu’il semble ramper sur moi comme un cobra sur le point d’étouffer sa proie. Et j’en tremble fatalement…
– Je ne t’ai pas « touchée », articule-t-il entre ses dents serrées. Crois-moi, si je t’avais « touchée », tu me supplierais de recommencer…
Campus Enemies. Plaisirs coupables, de Sonia Eska, histoire intégrale.