Comment expliquer le déclin d'un usage liturgique qui avait pourtant duré près de trois siècles ? L'auteur l'attribue principalement à la cadence beaucoup trop lente avec laquelle on avait l'habitude de chanter les Psaumes, ce qui finit par lasser le public. La langue française avait certes bien changé aussi depuis le patois de Marot, mais du fait qu'il s'agissait de textes en vers, on avait été obligé, en les modernisant, de conserver le même rythme et autant que possible les mêmes rimes : Valentin Conrart, le fameux instigateur de l'Académie française, y avait réussi de manière remarquable. C'est donc en réalité la versification des Psaumes chantés, qui rend compte de leur longévité. Félix Bovet ne s'en doutait guère, mais ce qui arriva au Psautier, devait aussi arriver aux chants du Réveil qui l'ont remplacé. Que l'on compare en effet le texte d'un cantique évangélique moderne, avec un quelconque tiré d'un recueil classique, comme les Ailes de la Foi par exemple : la versification a disparu, il n'y a plus ni compte exact de syllabes, ni rimes véritables. D'où nouvelle nostalgie de ceux qui aimaient les cantiques de Sion... Qui sait cependant, si le millénium ne verra pas une renaissance de la poésie française, comme on a vu la langue hébraïque redevenir vivante, rêveuse suggestion qui aurait certainement plu à Félix Bovet.