Les psychanalystes sont malades, malades de la guérison. Guérir ? disent-ils. C'est bon pour les psychiatres, les psychologues, les charlatans. Alléger la souffrance des hommes ? La tâche est trop vulgaire pour les nouveaux gourous du savoir qu'ils sont en train de devenir. Et de fait, tout doucement, à mesure que freudisme et lacanisme sortent de leur ghetto, on les voit entrer un à un, tels une armée de clowns tristes, sur la scène de la culture. On les voit prendre rang, avec une étrange assurance, parmi les nouveaux riches de l'intelligentsia. Pamphlet ? Analyse ? Il y a de l'un et de l'autre dans ce livre mordant ; mais il y a surtout deux voix : chaque pas de la dénonciation est assorti d'une autocritique et d'un retour sur soi ; car ce procès n'est possible qu'au terme d'une cure dont le trajet nous est aussi conté.