Au final, on n’obtiendrait que le parcours hors norme d’une intellectuelle si ce livre de mémoires d’une femme de soixante-dix ans n’était pas avant tout par son écriture, sa liberté, ses incorrections, ses indiscrétions, son humour, sa tendresse et son absence totale de complaisance, la vie même.
La vie de quelqu’un qui aura pratiquement tout fait sans même s’en rendre compte, qui s’en étonne aujourd’hui et qui garde précieusement, pour mieux nous le transmettre, un sens de l’amour, de l’amitié et de la justice qui nous manque cruellement en ces temps de confusion des esprits.
Catherine Clément a publié une quarantaine d’ouvrages, des essais sur l’anthropologie et la psychanalyse (L’Opéra ou la Défaite des femmes, La Syncope, philosophie du ravissement, Les Révolutions de l’inconscient : histoire et géographie des maladies de l’âme, Qu’est-ce qu’un peuple premier ?), et des romans qui ont remporté un grand succès en France et à l’étranger, La Sultane, La Senora, Pour l’amour de l’Inde, Le Voyage de Théo... Il s’agit d’un livre important pour décrire un phénomène qui a traversé toutes les époques et toutes les civilisations : notre besoin d’échapper au quotidien et notre quête de sens.