Découvrez le personnage de Mila, photographe de charme, riche de promesses coquines
Mila étreint un arbre, elle m’interpelle d’un regard, par-dessus son épaule. Je ne réfléchis pas, cela semble tellement évident. Je colle mon corps contre le sien, j’entoure son dos de mon torse, de mes bras, mes jambes s’insinuent entre les siennes. Ma main contre l’arbre, je sens dans mes doigts la sculpture de l’écorce, rêche sur ma paume. Alors que mon autre main éprouve la douceur de la peau de Mila, la fermeté de ses chairs, de son cul, le poids de ses seins. L’odeur du bois, de la terre sèche et des pins. Je crains de me piquer les pieds, mais à cet endroit, la mousse, fraîche, recouvre tout.
Le premier épisode de la nouvelle série érotique des Editions Ska
EXTRAIT
L’atelier est situé au fond de l’une des impasses qui bordent les quais. Je ne l’ai jamais visité, mais je devine à l’arrière du bâtiment la vue sur le canal et la mer au-delà. Un mur blanc qui masque la façade, une porte en métal mangée de grappes de glycine, une boîte aux lettres avec les noms : Mila Carlini, Felman, Weber. Aucune autre indication sur l’activité des locataires, pas plus que de sonnette. Le portail est coulissant, je l’ouvre facilement d’une poussée et découvre une petite cour aux allures de jardin méditerranéen : des bougainvilliers pourpres, des plantes grasses, des cactus en pot et deux beaux palmiers. La porte d’entrée est peinte en bleu. Je frappe, mais personne ne répond, alors j’entre.
Cette partie de l’entrepôt a été aménagée en habitation. En bureau aussi, c’est du moins la fonction que semble occuper la vaste pièce dans laquelle je me trouve. Une grande table au centre, des ordinateurs, des chaises, des étagères. Au fond, un canapé. Bruno surgit d’un couloir sur ma droite. Grand, mince, il n’a pas plus de 30 ans, mais ses cheveux se raréfient déjà sur le haut de son crâne. Pour compenser, peut-être, il porte la barbe. Ses yeux sont d’un bleu outremer. Il me reconnaît, me tend la main.
A PROPOS DE L’AUTEUR
Née en 1972 à Dijon, Marie Vindy a reçu en héritage la passion de la lecture inaugurée par le "Club des cinq" et autres "Fantômette", pour dévier vers Agatha Christie et atterrir chez Simenon... où son Œdipe s’est fixé sur Jules Maigret. Écoles d’arts (Besançon et Nantes). Elle fait ses premiers pas en écriture dans l’univers du polar en publiant un premier roman en 2004, puis deux autres chez Krakoen qui la signalent aux amateurs. Son dernier roman est sorti chez Fayard. Chroniqueuse judiciaire, elle vit et travaille à Dijon.