L’intrigue se fonde sur des événements réels. Elle commence à l’automne 2004 et s’achève au printemps 2005. Pascal est marié, père de deux enfants. Il travaille dans la finance, asset manager dans une grande banque qui risque de fusionner avec un groupe italien. Une concurrence sauvage sévit entre collègues, prêts à tout pour échapper au plan social qui s’annonce. L’un d’eux, Lionel Ruszczyk, choisit Pascal comme souffre-douleur. Il l’humilie et déstabilise ce tranquille père de famille en lui racontant les scabreuses frasques de sa vie sexuelle.
Pascal n’avait guère besoin de ce regain de tension car, si l’ambiance est au beau fixe avec sa fille Manon, âgée de douze ans, Julien, son fils de seize ans, traverse une crise d’adolescence tumultueuse. Il rentre tard, ne travaille guère au lycée, rechigne à une quelconque tâche ménagère, exige toujours plus de ses parents. Dans le même temps, Pascal est particulièrement perméable aux discours de prévention qui se multiplient dans les médias : de plan vigipirate en campagnes anti-tabac, en passant par la lutte contre la délinquance et les risques d’une alimentation trop sucrée, il épouse tous les combats sécuritaires. Le « risque zéro » devient peu à peu pour lui une obsession.
Alors qu’il manifeste à Paris contre la loi Fillon, Julien est victime d’un tabassage de la part de casseurs. Il est encore plus perturbé qu’avant. Son père s’inquiète. Ce fils incontrôlable ne devient-il pas peu à peu une menace pour lui et les siens, à l’instar de ces adolescents qui massacrent des membres de leur famille et dont l’actualité fournit, semaine après semaine, de nouveaux exemples ?
En cette circonstance comme en toutes les autres, ne convient-il pas d’appliquer, dans toute sa rigueur, le fameux principe de précaution ?