L’effroi. Une communauté sous le choc. Une messe solennelle. Des proches et des inconnus réunis pour témoigner de leur soutien et de leur solidarité. À des familles qui pleurent leurs disparus ; à des survivants qui peinent à prendre conscience de ce qu’ils viennent de vivre. Un nombre indécent de caméras de télévision ont investi la petite bourgade de Bully-en-Yvelines pour retransmettre l’événement, comme si c’était le nouveau feuilleton à la mode. Depuis le 19 mars 2013, il est presque impossible de trouver une édition de n’importe quel journal, qu’il soit national ou local, qu’il soit télévisé, papier ou même en ligne, qui ne parle pas du massacre de Saint Louis de Gonzague. J’étais hypnotisé par la vision du bâtiment principal. Le cœur de l’école, comme l’appelait le directeur. Je n’arrivais pas à détacher mon regard de l’immense tache noire sur la façade. Jésus ressemblait à un rescapé de l’Enfer. Ce n’est que plus tard dans la soirée qu’on apprendrait que les policiers avaient essayé d’arrêter l’élève à l’origine du massacre, avant d’être forcés de l’abattre. Le nom de cet élève était Daniel Duffermier. Quand j’ai entendu son nom, mon cœur a manqué un battement et je me suis couvert la bouche comme si j’allais vomir. L’annonce m’a fait l’effet d’un violent coup de massue dans le plexus. Parce que j’ai connu Daniel. Lors de mon passage à l’école Saint Louis de Gonzague.
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