Alexandre Vinet a été couramment considéré comme le plus grand penseur évangélique de son siècle, un Pascal protestant a-t-on même dit. En lisant les vingt-quatre discours de ce recueil on conviendra en effet qu'ils sont mieux intitulés 'méditations' que 'sermons' ; ils s'adressent aux âmes chrétiennes qui ne se satisfont pas des lieux communs de la prédication , mais qui veulent prendre le temps de réfléchir à leur propre nature et à ses rapports avec Dieu. En ce sens Vinet rejoint les littérateurs et les moralistes du 18e, dont il s'est abondamment nourri : les La Bruyère, les Bossuet, les Racine, les Massillon, les Bourdaloue, qui partagent l'étude des ressorts de l'âme humaine, de sa confrontation avec la volonté du Dieu trois fois saint, de la paix et des consolations qu'elle n'obtient que dans sa grâce. Les méditations de Vinet se relisent sans ennui, signe certain de leur valeur.