La première fois que vous verrez Godi, il vous rappellera invariablement quelqu'un. Mais si, attendez... ce sourire ineffable, ce pull rayé et cette douceur dans le regard... ? Mais c'est L'élève Ducobu, bien sûr ! Si, à l'instar d'un Flaubert, Godi se confond parfois avec sa création, c'est que tous les deux partagent cette lueur d'humanité qui fait cruellement défaut à l'école moderne. D'ailleurs, quelqu'un qui a commencé comme cartooniste ne peut pas être fondamentalement mauvais, vous ne croyez pas ? Si en plus il a continué en publiant ses premières planches dans le journal "Tintin", ça confirme grandement notre première impression ! Godi s'inscrit en droite ligne des grands anciens qui firent les riches heures du "Spirou". Grâce à "L'Elève Ducobu", qu'il crée avec Zidrou en 1992, trublion au sein d'un système établi, il peut ainsi perpétrer l'esprit du maître. Et l'avantage d'avoir pour héros le plus grand cancre de la BD, c'est qu'il n'est pas prêt de finir l'école. Nous allons donc pouvoir nous régaler quelques temps encore du travail de Godi ! Et depuis 2014, on découvre une autre facette de celui-ci avec sa reprise du personnage du plus célèbre lérot de la bande dessinée, "Chlorophylle", qu'il crée aussi avec son comparse Zidrou
Zidrou a longtemps été instituteur. Problème : il rêvait d'une école intelligente, qui aurait appris aux enfants à penser plutôt qu'à bachoter avant l'âge ; une école tournée vers ses élèves, qui aurait pris en compte la réalité de leurs vies, de leurs problèmes. Devant l'impossibilité de la tâche, il a pris ses responsabilités et décidé de devenir scénariste de bande dessinée ! Et les ennuis avec l'administration éducative, il les laisse désormais à son héros le plus populaire," L'élève Ducobu". Ce dernier n'étant pas bégueule, il partage volontiers la sensibilité et l'humour de son créateur avec Boule à Zéro, une petite fille luttant contre la leucémie dont elle est victime. Prolifique, Zidrou est également l'auteur des plus réalistes, mais non moins sensibles, "Le Montreur d'histoires", "Tourne-Disque", "Lydie", "Folies Bergères", "Les beaux étés", "Les 3 Fruits" ou encore "Les Promeneurs sous la Lune". On lui doit aussi, plus récemment, la reprise du classique autant qu'indémodable "Ric Hochet", ainsi que celles de "Chlorophylle" et de "Clifton". Son cerveau humide de Belge résistant vaillamment à la chaleur de l'Andalousie, sa terre d'élection, il trouve encore le temps d'écrire des chansons, des albums jeunesse et des scénarios pour le cinéma! Quel homme!