Appelé aujourd'hui Vanuatu, autrefois Nouvelles-Hébrides, ce chapelet d'une douzaine d'îles situées dans le Pacifique Sud, au nord-est de la Nouvelle-Calédonie, a une longue histoire de colonisation par l'Angleterre et la France. A l'époque du missionnaire écossais John Paton (1824-1907) le cannibalisme s'y pratiquait couramment, et c'est sous le titre de « John G. Paton, le grand apôtre des cannibales » que parut en 1898 la traduction française et abrégée de son autobiographie. On y admire l'extraordinaire persévérance et la foi invincible de ce disciple de Jésus-Christ, venu apporter en son nom le message évangélique de salut et de liberté, à des frères humains prisonniers de la superstition, et livrés à la sauvagerie. Paton a principalement travaillé sur deux petites îles, Tanna et Aniwa, mais ses tournées en Australie et en Écosse permirent de lever les fonds nécessaires à la construction d'un navire et au soutien des missionnaires qui allaient se consacrer à la poursuite de l'évangélisation de Vanuatu. A la fin du dix-neuvième siècle, John G. Paton était devenu une figure éminente du monde protestant anglo-saxon, notamment connue de Charles Spurgeon et de George Müller.