Le Dimanche chrétien remplaçant le Sabbat juif dans l'histoire de l'Église, puis s'étendant à toute la civilisation occidentale, n'a pas été un phénomène sans signification profonde. Le Sabbat primitif donné dans le jardin d'Éden célébrait la Création, le Sabbat mosaïque rajoutait à ce souvenir celui de la sortie d'Égypte, le Sabbat chrétien, au jour de la résurrection, est la fête par excellence qui accomplit et révèle le sens des deux premiers sabbats. Car la victoire de Jésus-Christ sur la mort est plus qu'un retour à la vie, mais le commencement d'une nouvelle création, plus qu'une justification personnelle, mais la libération de tout un peuple. Telle est la thèse de Louis Thomas (1826-1904). A son époque, le respect social du Jour du Seigneur était un thème volontiers traité par les pasteurs évangéliques, surtout au sein des nations anglo-saxonnes. Depuis, tant aux États-Unis qu'en Europe, l'indifférenciation commerciale du dimanche par rapport aux autres jours de la semaine est devenue chose complètement banale. Mettant un sérieux coup de frein à notre frénétique activité, la crise sanitaire aura eu le mérite de nous inviter à réfléchir à la pertinence du sabbat quant au bien-être de l'humanité ; l'étude de Louis Thomas, qui expose ce jour particulier en tant que moyen de grâce, reste ici particulièrement précieuse.