Né le 18 avril 1909 dans une famille arabe de confession chrétienne grecque orthodoxe à Damas, dans un Machrek sous la tutelle d’un Empire ottoman finissant, Constantin Zureiq évolua dans un environnement travaillé par l’éveil de l’arabisme. Une conscience arabe qui se distinguait des autres groupes nationaux de l’Empire ottoman — qui devenait lui-même un empire national turc et non un empire multinational en mettant en place des politiques de turquisation des populations non turques —, se développait en se fondant sur une langue et une histoire spécifiques.
Les premières idées arabistes de l’époque contemporaine s’exprimèrent dans la seconde moitié du XIXe siècle au Machrek. Elles définissaient l’arabité comme une identité culturelle regroupant les musulmans et les chrétiens de la région en s’appuyant sur une renaissance de la langue et de la culture arabes qui avaient connu une régression avec la domination turque sur la nation arabe. Pour les premiers promoteurs de l’arabisme culturel, les Arabes formaient une nation unique non soluble dans une autre identité.