Tha«s

· Library of Alexandria
Kitabu pepe
167
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En ce temps-lˆ le dŽsert, Žtait peuplŽ d'anachor�tes. Sur les deux rives du Nil, d'innombrables cabanes, b‰ties de branchages et d'argile par la main des solitaires, Žtaient semŽes ˆ quelque distance les unes des autres, de fa�on que ceux qui les habitaient pouvaient vivre isolŽs et pourtant s'entr'aider au besoin. Des Žglises, surmontŽes du signe de la croix, s'Žlevaient de loin en loin au-dessus des cabanes et les moines s'y rendaient dans les jours de f�te, pour assister ˆ la cŽlŽbration des myst�res et participer aux sacrements. Il y avait aussi, tout au bord du fleuve, des maisons o� les cŽnobites, renfermŽs chacun dans une Žtroite cellule, ne se rŽunissaient qu'afin de mieux gožter la solitude.

Anachor�tes et cŽnobites vivaient dans l'abstinence, ne prenant de nourriture qu'apr�s le coucher du soleil, mangeant pour tout repas leur pain avec un peu de sel et d'hysope. Quelques-uns, s'enfon�ant dans les sables, faisaient leur asile d'une caverne ou d'un tombeau et menaient une vie encore plus singuli�re.

Tous gardaient la continence, portaient le cilice et la cucule, dormaient sur la terre nue apr�s de longues veilles, priaient, chantaient des psaumes, et pour tout dire, accomplissaient chaque jour les chefs-d'oeuvre de la pŽnitence. En considŽration du pŽchŽ originel, ils refusaient ˆ leur corps, non seulement les plaisirs et les contentements, mais les soins m�mes qui passent pour indispensables selon les idŽes du si�cle. Ils estimaient que les maladies de nos membres assainissent nos ‰mes et que la chair ne saurait recevoir de plus glorieuses parures que les ulc�res et les plaies. Ainsi s'accomplissait la parole des proph�tes qui avaient dit: ÇLe dŽsert se couvrira de fleurs.È

Parmi les h™tes de cette sainte ThŽba•de, les uns consumaient leurs jours dans l'ascŽtisme et la contemplation, les autres gagnaient leur subsistance en tressant les fibres des palmes, ou se louaient aux cultivateurs voisins pour le temps de la moisson. Les gentils en soup�onnaient faussement quelques-uns de vivre de brigandage et de se joindre aux Arabes nomades qui pillaient les caravanes. Mais ˆ la vŽritŽ ces moines mŽprisaient les richesses et l'odeur de leurs vertus montait jusqu'au ciel.

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